Dans un billet précédent nous avons déjà évoqué le Livre de Raison de Jacques Mouly (1788-1856) propriétaire à Champavère (à quelques kilomètres à l’ouest de Veyrines) à propos des efforts des habitants de Veyrines de 1838 à 1840 pour obtenir un curé titulaire et ainsi faire renaître leur paroisse.
Jacques Mouly a également recopié l’acte de baptême de l’enfant d’une famille notable de la région : Henry Antoine Charles Fernand Comte de Challaye de la Valette qui a été baptisé le 30 juin 1850, ce qui nous fournit de nombreuses informations intéressantes sur Veyrines et ses habitants à cette époque.
Veyrines n’a pas retrouvé son statut de paroisse
L’église de Veyrines servait encore occasionnellement au culte puisque le baptême du comte de Challaye y a été célébrée. Néanmoins cet acte confirme que le projet des habitants de Veyrines de faire renaître leur paroisse entre 1838-1841 a clairement échoué car le lieu de culte est qualifié de chapelle de la paroisse de Saint Symphorien-de-Mahun. De même le prêtre (M. Géry) qui officie pour la cérémonie est qualifié de curé de la paroisse de Saint-Symphorien.
Il n’est fait aucune mention de l’état de l’église de Veyrines mais nous savons par le livre de raison de Jacques Mouly qu’entre 1838 et 1840 des réparations avaient été faites à l’édifice nous pouvons donc supposer qu’il est alors globalement en bon état.
Des participants au baptême vivant tous à proximité
La cérémonie regroupe principalement des participants vivent sur les communes de Saint Symphorien de Mahun et Satillieu.
En effet le prêtre, le maire et la plupart des témoins sont originaires de ces deux villages ou des hameaux situés sur leur territoire. Le parrain et grand-oncle (Antoine-Marie Louvaux de Sennemont) qui demeure à Paris ainsi que la marraine et grande-tante (Engénie de Gautes) demeurant à Saint Alban d’Ay n’ont pas fait le déplacement pour le baptême. Ils sont respectivement représentés par le percepteur de Satillieu M. d’Omergue et son épouse Mme d’Omergue.
Bien que résidant à l’Hermuzière, à quelques centaines de mètres de Veyrines, les parents de nouveau-né sont les seuls qui semblent avoir voyagé. En effet le père Charles Alexandre Comte de Challaye de la Valette, qui a lancé la construction d’un château jamais terminé sur les terres de ses ancêtres au lieu-dit La Valette à Saint-André des-Effangeas (Saint André en Vivarais), était diplomate. Il aurait occupé durant sa carrière des postes de consul de France à Erzeroum dans l’Empire Ottoman (au sud-est de la Turquie actuelle), à Venise et en Chine. La mère Blanche Comtesse de Challaye aura sans doute suivi son époux, mais nous n’avons pas trouvé d’information à ce sujet sinon que leur résidence habituelle serait à Paris.
Une permanence des lignées familiales participantes
L’on retrouve parmi les signataires de l’acte de baptême des noms de famille très répandus dans le nord de l’Ardèche. Des personnes dont les descendants directs ou indirects habitent toujours Saint Symphorien-de-Mahun ou se sont installés dans des villages proches (Polly, Chifflet, Coste, Géry…) étaient témoins, maire ou officiant lors du baptême du Comte de Challaye.