La Création du Prieuré de Veyrines

La fondation du Prieuré Bénédictin

Alors qu’il n’est pas possible d’établir la date de construction de l’église en raison de l’absence de source écrite nous avons tout de même une première mention de propriété de biens par un établissement religieux à Veyrines dans un acte daté de 955-983 : Vulfadus, abbé de Saint-Chaffre-du-Monastier (Velay) procède à des échanges de terre avec plusieurs personnes dont l’une d’elle semble être le seigneur d’Argental.

Un siècle plus tard, aux alentours de 1090, est effectuée dans ce même lieu, la donation de l’église Sainte-Marie de Veyrines par Aymon Pagan, seigneur de Mahun, à la puissante abbaye de Saint-Chaffre-du-Monastier (Velay). Il place ainsi son église et une partie de ses terres sous la protection de cette influente abbaye sans doute pour s’assurer ses bonnes grâces en lui faisant un don, peut être pour se garantir de l’expansion vellave dans cette partie du Haut-Vivarais, peut être également pour de pieux motifs : le salut de son âme et de celles de ses parents comme il est précisé dans la charte de la la donation. Il peut également s’agir d’un calcul politique du seigneur de Mahun qui multipliant les alliances politiques avec les puissantes abbayes (quelques années auparavant, Aymon Pagan avait déjà donné l’église de Saint-Maurice-de-Vaudevant à l’abbaye Saint-Barnard-de-Romans) afin d’éviter que l’une d’elles ne soit trop influente dans ou à proximité de ses fiefs.

L’acte de donation précise que l’église est donnée avec les possessions et terres qui l’entourent, que Foulques, fils d’Aymon en est moine et qu’il en sera le prieur. Cette donation est faite par le père, en accord avec les fils, qui devront régulièrement reconfirmer cet acte avec le prieur de Veyrines et avec l’abbaye de Saint-Chaffre.

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L’apogée du Prieuré de Veyrines

Possédant dès sa création toutes les terres autour de l’église, ce qui inclut sans doute les bâtiments, les aménagements ainsi que les cours d’eau et les forêts, le domaine foncier s’agrandit sous la direction du prieur Foulques et de ses successeurs avec l’obtention de dons ou par achat de propriétés foncières dans des localités voisines ou proches : Satillieu, Saint-Pierre-des-Macchabées (devenu Saint-Pierre-sur-Doux), Saint-Symphorien-de-Mahun et Vocance.

Relevant de l’archiprêtré de Quintenas, la communauté monastique rassemblait au XIIIème autour du prieur au moins quatre moines et un prêtre qui assuraient les offices quotidiens dans leur église de Veyrines ainsi que la célébrations du culte à Saint Symphorien-de-Mahun et Saint Pierre-des-Macchabées. Relais de l’influence de l’abbaye de Saint-Chaffre, le Prieuré de Veyrines comporte alors une bibliothèque de plus de 200 livres qui lui permet d’exercer au XIIème et au XIIIème siècle un rôle spirituel certain dans les localités avoisinantes possédant une chapelle : Saint-Julien-Vocance, Saint-Romain-d’Ay, Notre-Dame-d’Ay et Lalouvesc, mais également auprès du prieuré de Saint-Pierre-des-Macchabées qui est dans sa dépendance.

Jusqu’au milieu du XIVème siècle le Prieuré de Veyrines reste dans la dépendance de la famille seigneuriale des Pagan qui nomme les prieurs successifs dont plusieurs de ses membres et qui exerce les droits de moyenne et de haute justice sur les domaines fonciers de Veyrines, voire d’autres localités dans lesquels l’établissement monastique est possessionné. Durant le XIIIème siècle le prieuré développe son influence, concomitamment à la montée en puissance de la famille seigneuriale détentrice d’une véritable baronnie dans le Vivarais Viennois regroupant les biens des Pagan d’Argental (châteaux d’Argental et de La Faye, prieuré de Saint Sauveur-en-Rue) et des Pagun de Mahun (châteaux de Seray, Satillieu et Mahun, prieuré de Veyrines).