Les Chapiteaux de l’Eglise de Veyrines

Dans l’architecture antique et médiévale le chapiteau est la partie la plus élevée d’un pilier, d’une colonne, d’un poteau ou d’un fût, il leur sert de couronnement. Recevant les charges provenant des arcades, les chapiteaux transmettent celles-ci aux colonnes ou aux piliers sur lesquels ils sont installés.
Dans l’église de Veyrines ,construite sans doute au XIème siècle et fortement remaniée au XIIème siècle, les chapiteaux supportent les arcades sur lesquels reposent les 4 murs du clocher. Dans tous les angles du clocher ont été construites des trompes qui servent de support à la coupole octogonale qui clôt la croisée du transept.

Une étude archéologique menée durant l’année 2012 par une équipe d’étudiants sous la direction des enseignantes-chercheuses Anne BAUD et Anne SCHMITT présente les différents chapiteaux en fonction de la décoration dont ils sont porteurs et de leurs localisations dans l’église (voir schéma c-dessous).
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La présentation des chapiteaux sur cette page est issue du livret « L’église de Veyrines » rédigée par les deux chercheuses en collaboration avec l’association Les Amis de Veyrines.

Les chapiteaux décorés de scènes religieuses

« Les chapiteaux placés à l’entrée de l’abside figurent le thème de la Rédemption à travers la victoire du Christ sur le péché et la mort. »
« Au nord, le chapiteau (4) du péché originel présente sur sa face ouest le serpent enroulé autour du tronc d’arbre; il tient le fruit dans sa gueule. Sur la face sud, Eve, agenouillée en position frontale, prend le fruit et le tend à Adam assis, la tête appuyée sur sa main gauche. Sur la face est, Adam et Eve sont chassés du jardin d’Eden : Dieu, sous les traits du Christ, reconnaissable à la croix du nimbe crucifère, tient des deux mains une verge sous forme de palme, se courbant au-dessus de la tête d’Adam qui cache sa nudité avec la main. Devant lui, se tient Eve dont on voit uniquement la main car son visage a été masqué par la maçonnerie du mur de l’abside. »

« Au sud, le chapiteau (5) représente la descente aux enfers. Sur la face nord et l’angle nord-est, le Christ tenant la croix de la Résurrection dans la main droite, domine la composition.
En contrebas, le Léviathan sous la forme d’un monstre marin, recrache les fidèles qui tendent la main vers le Christ. Sur la face ouest, est représenté l’enfer sous les traits d’un monstre bicéphale à grandes dents, rejetant de sa gueule un homme qui monte aux cieux, cheveux au vent. Sur la face est, un homme en vêtement liturgique tient le Livre de la parole de Dieu. »

Le chapiteau avec une scène de vie seigneuriale

Toujours d’après l’étude réalisée par Anne BAUD et Anne SCHMITT « dans le bras sud du transept, un chapiteau (6) représente le combat de deux chevaliers » sur sa face orientée au sud. Sur la face ouest de ce même chapiteau l’on identifie un chevalier la main sur le pommeau de son épée qui se prépare peut être au combat ou à l’entraînement que l’on voit sur la face principale du chapiteau. La thématique de ce chapiteau rappelle que le prieuré a été fondé par la famille seigneuriale Pagan de Mahun. Peut être le décor de ce chapiteau a t’il été crée pour rappeler la tradition guerrière de la famille fondatrice qui avait alors placé à la tête du tout nouveau prieuré l’un de ses fils.

Les chapiteaux dotées de motifs décoratifs simples

Les chapiteaux numéros 7, 8, 1, 2 et 3 représentent différents types de motifs végétaux que l’on peut notamment identifier pour certains d’entre eux comme étant des feuilles grasses et des feuilles d’angle. L’un des chapiteaux est d’ailleurs dépourvu de toute décoration sans que nous ne sachions si cela est lié à un manque de moyens ou si la raison est autre.