Le Déclin du Prieuré Médiéval

L’extinction de la famille Pagan de Mahun

Le Prieuré de Veyrines est depuis sa fondation très liée à la puissante famille seigneuriale des Pagan de Mahun qui a été très influente au XIIème siècle dans le Haut-Vivarais en tant que vassal direct du Dauphin de Viennois. Alors que la suzeraineté du Saint Empire Romaine Germanique dans le Vivarais Viennois est de plus en plus ténue, les agents du roi de France travaillent activement à son rattachement au royaume en s’appuyant sur certaines abbayes et sur certaines familles seigneuriales. Opposants à l’intrusion du roi de France dans leurs affaires durant le XIIIème siècle, les Pagan de Mahun ont perdu une partie de leur influence avec le rattachement en 1308 du Vivarais à la France, contrairement à la famille des Tournon qui est alors en pleine ascendance.

Après le décès en 1362 du dernier seigneur de Mahun (Guigue Pagan V), les biens du Prieuré de Veyrines comme tous les biens des Pagan sont mis sous séquestre pour un temps par les représentants du roi de France, ce qui permet d’en percevoir les revenus fonciers, fiscaux et judiciaires au profit du Trésor royal. Le Prieuré de Veyrines connaît durant cette seconde partie du XIVème siècle une phase de quasi abandon avec durant une quarantaine d’années la disparition totale de toute vie religieuse puisque qu’aucun office n’y est célébré.

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Le rattachement au prieuré de Macheville

Cousin germain et héritier légitime de Guigue Pagan V de Mahun, Briand de Retourtour dont le fief familial est lié au lieu du même nom (sur la commune de Lamastre) à engagé une procédure contre le Roi de France et eu gain de cause auprès de la justice royale afin de recouvrir son héritage. Le prieur de Macheville, établissement monastique situé à proximité immédiate du fief familial des Retourtour obtient en 1382 que le Prieuré de Veyrines soit rattaché à son propre monastère et qu’il soit prieur des deux établissements bénédictins.

Durant le XVème siècle le Prieuré de Veyrines retrouve alors son influence et sa puissance foncière sous le lointain patronage des seigneurs de Retourtour puis de leurs héritiers les seigneurs de Tournon. Les différents prieurs qui se succèdent sont souvent nommés en raison de leurs relations et non de leurs mérites religieux. Ils ont davantage cherché le profit apporté par le domaine de Veyrines que l’administration religieuse et spirituelle du prieuré, même si le culte a été maintenu durant tout le XVème siècle il n’est pas sur qu’il y existe encore une communauté monastique.