Les fondatrices du Quatuor Amoroso : la violoncelliste Vera STOCKLI, les violonistes Cécile BLANC et Lara FAVRE, ainsi que la violoniste alto Agathe BLIN, ont bien voulu répondre à nos questions.

Avant toute chose, pouvez-vous nous dire comment et quand vous avez décidé de former votre quatuor et pourquoi ce nom de Amoroso ?
Nous nous sommes rencontrées en septembre 2019 à la HEM (Haute Ecole de Musique de Genève). Nous avons commencé en décembre, car nous avions des affinités et une envie commune de jouer le quatuor n°2 de Borodine. C’est d’ailleurs avec cette première pièce que le nom de Amoroso nous est venu, avec cet enivrant thème sucré du Nocturne qui nous a évoqué l’amour.
Vous êtes un quatuor de femmes ; est-ce que cela donne une sensibilité différente à votre façon de jouer ?
Nous pensons que la sensibilité musicale ne devrait pas avoir de genre, de nationalité ou d’âge ! Cependant nous ne pouvons pas nier que le fait d’être un quatuor de femmes apporte sans doute un univers peut-être un peu différent de si des hommes avaient été présents parmi nous, cela renforce aussi notre amitié et nous sommes quatre jeunes femmes qui partageons sensiblement la même vision des choses, ce qui apporte une certaine harmonie au groupe. De plus, nous avons constaté une vision caractéristique que cela pouvait apporter à certaines œuvres, mais nous y reviendrons dans les questions suivantes.
Comment construisez-vous les répétitions : y a-t-il discussion sur l’interprétation des œuvres ?
Les répétitions s’articulent la plupart du temps à quatre, mais nous divisons aussi le travail en plus petits groupes, selon les besoins et difficultés techniques de l’œuvre. Il y a évidemment discussion sur l’interprétation des œuvres, pour nous c’est le principe même de la musique de chambre : le partage des idées ! Nous écoutons plusieurs versions et nous faisons mutuellement écouter nos préférées afin de préciser nos goûts en matière d’interprétation. Nous chantons aussi beaucoup à quatre, cela fait partie du travail !
Vous avez mis au programme de votre concert à Veyrines un quatuor de MENDELSSON et un de CHOSTAKOVITCH. Sont-ils des compositeurs de prédilection du quatuor AMOROSO, ou cela est-il lié à votre participation à l’Académie d’été organisée par le Quatuor Debussy ?
Le choix des programmes s’est articulé en deux parties. D’abord, nous avons envoyé une liste de morceaux qui nous tenaient à cœur, et sur cette liste nous avons laissé au quatuor Debussy le soin de sélectionner quelques œuvres. Le quatuor opus 13 n°2 de Mendelssohn était très important pour nous, car son histoire est celle d’un jeune homme submergé par un chagrin d’amour à cause d’une femme. Il était donc très intéressant de traduire musicalement la douleur de ce chagrin en étant un quatuor de femmes !
C’est aussi une des pièces qui marque la « genèse » de notre groupe. Le Shostakovitch n°5 était important aussi pour nous car nous adorons cette pièce où toutes les parties sont mises en valeur et ont des passages solistiques.

Que vous inspire le fait de jouer dans un édifice religieux datant de près de 10 siècles comme celui de Veyrines ?
L’Église Ste-Marie de Veyrines va être une merveilleuse découverte pour nous quatre, ce lieu a l’air de regorger de mystère et d’histoires incroyables. C’est dans ces moments que l’on savoure le plaisir d’être musiciennes, pouvoir jouer la musique que l’on aime dans des lieux que l’on aurait peut-être jamais pu découvrir sans ces opportunités, et avoir l’honneur de résonner en ces murs qui ont vu des siècles d’histoire française.
Connaissiez-vous un peu l’Ardèche ou est-ce pour vous, dans le cadre de l’Académie d’été et du concert « Echo » aux « Cordes en Ballade », une master class musicale qui se double d’une découverte de la région ?
Nous venons toutes d’endroits différents ! La violoncelliste Vera est suisse allemande, et nous sommes sinon françaises mais originaires de différentes régions. Lara, le deuxième violon et Agathe, l’altiste, sont respectivement de Lyon et du Mans, ce sera donc une découverte de la région pour elles deux. Cécile le premier violon vient quant à elle de Nîmes, elle connaissait donc un peu la région mais pas dans son entièreté ! Il s’agira donc plus ou moins pour tout le monde d’une découverte !
Une dernière question : comment voyez-vous votre avenir ?
Notre avenir sera sans doute très diversifié : nous aimerions continuer avec le quatuor seul dans plusieurs projets pour les années qui viennent, mais aussi participer à des projets plus personnels, des concerts en orchestre ou en formation sonate peut-être pour certaines. Nous avons aussi prévu des projets ensemble mais avec d’autres personnes, comme en décembre prochain par exemple, où nous aurons le plaisir et l’honneur de partager la scène en formation quintette avec l’altiste Lise Berthaud et le pianiste Gerardo Vila.
Date : Mardi 19 juillet à 20 heures
Localisation : Eglise de Veyrines
Entrée : Libre de participation