SOUVENIRS : l’initiation à la vannerie avec Marcel

Nous vous proposons ici le témoignage exceptionnel d’une habitante du Pas-de-Calais qui  a appris à faire des paniers en châtaigner avec Marcel Mourier il y a une dizaine d’années. De plus Peggy Sombret nous a envoyé ses photos pour illustrer son propos et nous lui en sommes très reconnaissants.

Venue dans la région pour la cueillette de cerises l’été 2009, j’ai rencontré Marcel en allant visiter l’église. Marcel était assis devant sa maison et il m’a dit : « Bonjour ma petite dame, ça vous dit de venir gouter mon vin de noix ? » et en passant la porte, me voilà entrée dans le monde de Marcel. Dans sa cuisine, un panier attire mon attention, je découvre qu’il est vannier et au vu de mon intérêt, il a accepté de m’initier à la vannerie. (Mais ce qui lui faisait surtout plaisir c’était d’avoir de la compagnie ! Sacré Marcel !)


Copyright © : Peggy Sombret

Marcel ne faisait pas n’importe quel panier, sa spécialité était les paniers en lattes de châtaignier. (ça se dit aussi lames ou lamelles, je ne sais plus comment il appelait ça) J’ai donc passé quelques weekends chez lui, on se mettait sous son grand arbre derrière sa maison à l’abri du soleil. Quand j’arrivais, le matériel était pratiquement près. C’est-à-dire qu’il y avait tout un travail en amont pour obtenir les lattes, je crois qu’il fallait des jeunes pousses de châtaignier (sans nœuds), les placer dans de l’eau bouillante pour les écorcer et faciliter leur coupe. Donc quand j’arrivais, les lattes étaient trempées dans une baignoire remplie d’eau afin de les assouplir pour pouvoir faire les paniers. Assis sur son banc il fendait et amincissait les lattes pour leur donner l’épaisseur voulue et égalisait les lattes sur la largeur. Le sol était couvert de copeaux de bois. Une vieille remorque à plateau en bois servait de table sur laquelle étaient posés quelques outils nécessaires au montage du panier : couteau, serpette, sécateur, perceuse etc.… Sur cette table on montait le panier, pour le fond il fallait croiser les lattes d’une certaine manière (dessus dessous) en incluant l’anse. Puis on redressait les lattes pour faire les montants et on remplissait avec d’autres lattes pour faire la clôture. Une fois le panier monté, on coupait l’excèdent au sécateur, on perçait des trous pour fixer une bordure en bois avec du rotin.

 

Copyright © : Peggy Sombret

On était donc dans un écrin de verdure avec une vue sur la vallée à pratiquer l’art de la vannerie et quand les visiteurs de l’église se garaient dans sa cour, ils se retrouvaient face à cette scène bucolique qui ne les laissait pas indifférent. Ils tombaient sous le charme du vannier qui était à l’œuvre et ils repartaient souvent avec un panier. J’ai compris pourquoi il n’y avait pas tout un stock de paniers, c’est qu’ils se vendaient vite. Mais il lui arrivait aussi de faire des échanges. (un couteau contre un panier, un service contre un panier…) Marcel était un homme généreux au grand cœur qui vivait d’une manière simple dans une maison rustique où régnait la convivialité. De plus, son vin de noix était délicieux ! J’ai toujours chez moi le panier que j’ai fait grâce à Marcel et je garde un bon souvenir de cette expérience. Et même si je n’ai pas continué à faire des paniers en châtaignier, je fais désormais des paniers en osier.

 

Copyright © : Peggy Sombret

 

 

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