Réponses du Quizz sur le Prieuré de Veyrines

Voici la liste de réponses pour le quizz sur le prieuré de Veyrines que nous avons déjà posté sur notre page Facebook en 2018.

Question N° 1 : Qu’est ce qu’une abbaye ? Qu’est ce qu’un prieuré ?

Ce sont dans les deux cas des communautés monastiques catholiques qui rassemblent dans des monastères des hommes ou des femmes qui mènent une vie commune faite de prière et de travail et ont fait voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance pour le restant de leur vie.
Dirigée par son propre chef spirituel et temporel appelé Abbé, l’abbaye est indépendante de l’évêché et de l’archevêché et de plus elle est autonome financièrement. Elle est affiliée à un ordre monastique prééxistant (Clunisiens, Cisterciens, Carmes, Dominicains, Augustines, Bénédictines…) qui coordonne la vie de tout l’ordre.
Dirigé par un responsable religieux et civil appelé Prieur, le prieuré est dépendant à la fois religieusement et financièrement d’une abbaye et donc à travers elle d’un ordre monastique.
Le prieuré est en général une communauté monastique de plus petite taille qu’une abbaye, tant en terme de nombre de moines ou de moniales qu’en matière de taille du domaine lui appartenant.

Question N° 2 : De quelle abbaye dépendait le prieuré de Veyrines ?

Il s’agit bien évidement de l’Abbaye de Saint-Chaffre du Monastier-sur-Gazeille dans le Velay (Haute-Loire), qui était à l’époque de la création du prieuré de Veyrines une abbaye importante dans le Royaume de Bourgogne et d’Arles

Question N° 3 : Qu’est ce qu’un plan d’église en croix latine ?

Si l’on entre un peu dans les détails le plan d’église en croix latine se caractérise par trois parties principales :
– La nef (avec ou sans bas-côtés séparés par des piliers ici symbolisés par des points noirs) ou sont installés les catholiques durant la messe, c’est la partie la plus grande de l’édifice et elle est orientée à l’ouest.
– Le transept qui est perpendiculaire à la nef et qui la clôt à l’est, il s’organise en trois parties : le bras (ou croisillon) nord, la croisée du transept à l’intersection avec la nef et enfin le bras ou croisillon sud.
– Le choeur orienté à l’est en direction de Jérusalem est la partie la plus sacrée car c’est celle qui comporte l’autel. Le choeur a la forme d’une abside (plus ou moins un demi-cercle) et il est entouré d’un déambulatoire qui, comme l’auront compris les esprits les plus perspicaces de notre siècle, sert à déambuler. Il dessert les chapelles construites sous forme d’absidioles sur la façade est de l’église.
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Les plans d’église en croix latine existent depuis le Xème-XIème siècle et se sont pleinement développé dans le cadre de l’architecture religieuse romane.

Question N° 4 : Avec quelles caractéristiques (4 ou 5) définir l’architecture romane ?

Principalement religieuse mais aussi civile, l’architecture romane se développe du Xème au XIIIème siècle dans toute l’Europe occidentale (France, Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Angleterre, Espagne, Italie…) avec quelques caractéristiques reconnaissables pour les églises.

Caractéristique N° 1 : Un plan en croix latine avec le tryptique nef-transept-coeur, du plus profane au plus sacré.
Caractéristique N° 2 : Un chevet (il ferme la partie la plus sacré de l’édifice et est orienté vers l’est) sur lesquel sont greffées des chapelles en nombre croissant au fil du temps.
Caractéristique N° 3 : Les toitures sont réalisées sous forme de voûtes en berceau ou de coupoles à trompes reposant sur des arcs en plein ceintre.
Caractéristique N° 4 : La façade occidentale, que les fidèles utilisent pour entrer dans l’église, s’agrandit et devient de plus en plus monumentale. Le portail d’agrandit et s’enrichit avec un tympan en pierre qui le surmonte et qui de plus en plus de plus en plus décoré par un agencement recherché de pierre puis par une décoration de plus en plus riche (statues, scènes bibliques sculptées…).
Caractéristique N° 5 : Les ouvertures (fenêtres, portes) sont de petite taille en dehors du portail monumental.

Les fenêtres sont souvent ébrasées (plus larges du côté intérier de l’édifice que du côté extérieur) pour accroître la luminosité tout en limitant la taille des ouvertures et donc l’entrée du froid l’hiver.
L’intérieur des édifices romans, cela concerne notamment des plus anciens, restent en général sombre.

Question N° 5 : Quelle est la date de la construction de l’église de Veyrines ?

Nous n’avons pas de date exacte de construction de l’église de Veyrines. Notre repère chronologique le plus précis est la date de la donation de l’église et de ses terres, par Aymon Pagan seigneur de Mahun, à l’Abbaye de Saint-Chaffre pour en faire un prieuré : 1090.

L’église existait déjà semble t’il vers 1050 d’après les traces manuscrites les plus anciennement identifiées. Elle devait servir d’église paroissiale dans la vallée du Nant car le village actuel de Saint-Symphorien n’existait pas encore et le disparu château de Mahun n’avait pas encore sa propre chapelle.

Question N° 6 : Qu’est ce que le Vivarais Viennois ?

Lors de la création des diocèses épiscopaux (IIème – VIème siècle), les délimitation des territoires des évêchés sont calqués sur celles des subdivisions territoriales de l’administration romaine appelées diocèses.
Le futur Haut-Vivarais relève alors du diocèse et archidiocèse de Vienne pour sa partie septentrionale (au nord du Doux) et du diocèse de Valence pour sa partie méridionale (entre le Doux et l’Eyrieux). Sur ces subdivisions religieuses, l’empire carolingien a créé des subdivisions administratives civiles appelées pagi qui sont administrés par des comtes.
Ainsi les évêques-archevêques de Vienne sont également comtes du Viennois et sont donc également suzerains dans une partie du Haut-Vivarais et au-delà (le Pilat, une partie du Velay) jusqu’au XIème siècle.
Les archevêques seront dépossédés de leur suzeraineté au XIIème et XIIIème siècle par les familles nobles qu’ils ont nommés comme responsables de la défense, de la justice et de l’administration : les comtes d’Albon devenus Dauphins du Viennois au sud du Comté de Vienne ET les comtes de Maurienne devenus Comtes de Savoie qui ne se reconnaissent que vassaux de l’empereur du Saint Empire Romain Germanique.

Question N° 7 : A quelle principauté appartient le Vivarais Viennois ?

Dans le cadre du traité de Verdun ou ses trois petits-fils découpent l’empire de Charlemagne en 3 royaumes, le comté de Vienne et son extension en Haut-Vivarais font partie de la Lotharingie dont le roi a aussi le titre d’empereur bien que vidé de sa substance.
En 855 à la mort du roi Lothaire, ses fils se partagent son royaume et Charles devient roi de Provence (ou basse-Bourgogne : de Mâcon à la Méditerranée). Malgré des partages temporaires, le Royaume de Provence se maintient avec quelquefois l’appellation de Royaume de Vienne.

En 933 le roi de Bourgogne Transjurane (au-delà du Jura), Rodolphe II récupère la couronne de Provence et prend le titre de Roi de Bourgogne et d’Arles. Son royaume s’étend alors des rives du Doubs à la Méditerranée et comprend ses terres familiales de Bourgogne, d’Alsace, d’Helvétie, de Souabe et de Brisgau.
En 1032 son dernier descendant Rodolphe III, sans héritier mâle lègue son royaume à son neveu Conrad II le Salique qui a été élu à la tête du Saint Empire Romain*.

A partir de 1040 et jusqu’en 1366 les empereurs germaniques sont donc également rois de Bourgogne et d’Arles, ou prenent la plus simple titulature de Rois d’Arles. L’éloignement, notamment de la partie provençale du royaume, ne leur d’exercer pleinement leur pouvoir alors qu’ils sont fréquemment occupés par les querelles politico-militaires voir religieuses en Italie, l’extension de l’empire sur les marches de l’Est (Pologne, Bohème, Hongrie) ou par les révoltes périodiques de vassaux et/ou de princes germaniques.
A partir de 1250 l’autorité impériale sur le Royaume de Bourgogne et d’Arles n’est guère plus que nominale avec de grands féodaux (Comtes de Savoie, Dauphins du Viennois, Comtes de Provence, Comtes de Forcalquier…) qui la reconnaissent à peine. Durant tout le XIIIème et XIVème les rois de France développent leur implantation dans les zones frontalières du Royaume d’Arles au moyen : de la reconnaissance de leur suzeraineté par un nombre grandissant de seigneurs, du recours à la justice du Roi ainsi que du patronage royal d’établissements religieux

*Le Saint Empire Romain ou Saint Empire Romain Germanique rassemble principalement les principautés germaniques et se veut la continuation de l’empire carolingien et de son lointain ancêtre l’empire romain.

Question N° 8 : Qui étaient les suzerains de la famille Pagan de Mahun ?

Seigneurs dans le Vivarais Viennois, les Pagan étaient vassaux au XIème et XIIème siècles des Comtes d’Albon-Viennois devenus vers 1150 Dauphins du Viennois. Ces derniers s’intéressent plus à l’extension de leur principauté en direction de l’est (Alpes) et du sud (Diois) qu’à leurs fiefs du Vivarais.
Il est possible que les Dauphins aient vendu au XIIIème siècle leurs fiefs vivrois aux comtes du Valentinois déjà bien possessionnés localement avec les seigneuries de la Voulte, Lamastre, le Cheylard, Mézenc…
Toujours est t’il qu’à partir de 1243 c’est aux comtes du Valentinois que les Pagan rendent hommage pour la seigneurie de Mahun.

Question N° 9 : Pourquoi certains seigneurs donnaient un église avec son domaine (terres, taxes, droits de justice) à une communauté monastique ?

Il y avait plusieurs raisons au fait de donner des biens à une communauté monastique existante ou à fonder sur la période du Xème au XVème siècle :
– des raisons religieuses : pour la rémission de ses péchés et des péchés de ses parents ou de ses ancêtres,
– des raisons patrimoniales : pour limiter la division du patrimoine en confiant l’un de ses fils à un ordre monastique contre un don le plus souvent effectué sous forme de terres, d’une maison voire d’une église,
– des raisons politiques : pour s’allier avec une puissante abbaye dans une époque ou celles-ci ont un rôle politique important et peuvent ainsi aider à limiter l’influence de son suzerain ou d’un puissant voisin

Question N° 10 : Quel roi de France a annexé le Vivarais Viennois et quand ?

Le Vivarais a été rattaché au royaume de France en plusieurs phases en fonction de l’avancée de l’implantation française sur les plans politiques, judiciaires et religieux dans chaque « principauté » dès la fin du XIIème siècle et surtout durant tout le XIIIème siècle.
– Les débuts de l’implantation du royaume de France en Vivarais commence notamment en 1188 avec l’hommage rendu par le seigneur Odon de Tournon au roi Philippe-Auguste. Développant ses domaines en Vivarais Viennois et en Vivarais Valentinois, la famille de Tournon est un des piliers de l’implantation du royaume de France durant tout le XIIIème siècle.
– En 1284 dans le comté de Viviers ayant pour seigneur l’évêque, les moines de la communauté de Mazan cofondent avec le roi Philippe III le Hardi, la bastide de Villeneuve-de-Berg comme siège de leur juridiction devenant ainsi une cour royale de justice ou baillage.

Sous le règne de Philippe le Bel l’action de l’administration royale se développe afin d’intégrer plus complètement le Vivarais au royaume :
– En 1291 est fondé par le roi de France la bastide de Boucieu-le-Roi comme siège d’un baillage à la demande de seigneurs du Vivarais Viennois.
– Le comté de Viviers qui regroupait tout le Vivarais situé au sud de l’Eyrieux est officiellement rattachée au royaume de France par le traité du 2 janvier 1308 par lequel l’évêque de Viviers reconnaît la suzeraineté du roi.
A la fin du règne de Philippe le Bel, le Vivarais est quasiment complètement intégré au royaume de France. Les anciens suzerains que sont les empereurs du Saint Empire Romain Germanique n’ont eu ni le temps, ni les moyens, ni la capacité de maintenir leur emprise sur un territoire situé aux marges de leur empire.

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