Dès février 2022 les Amis de Veyrines on lancé des démarches pour pouvoir récupérer la statue du Christ du XVIIème en bois de noyer, qui bien qu’appartenant à la commune de Saint-Symphorien-de-Mahun est conservée depuis 1923 dans le musée César Filhol d’Annonay.

Les contraintes techniques
Classée au titre d’objet d’art historique par un arrêté en date du 09/02/1953, cette statue en bois de noyer, à taille humaine (hauteur : 175 cm, largeur : 65 cm et profondeur : 45 cm), a été fragilisée par son exposition aux intempéries pendant plusieurs siècles, ce qui a nécessité un traitement anti-vers, un décapage et un traitement durcissant réalisé en 1967 par la société Maimponte de Bagnolet. En raison des mauvaises conditions de conservation de la statue au musée d’Annonay (dépôt de moisissures, suspicion d’attaques par des insectes xylophages), elle a reçu en 2018 des traitements par nébulisation de nitrate d’éconazole et par anoxie passive, réalisés par la société l’Atelier BA AS de Bossieu (Isère).

Les différentes démarches
Suite à la fermeture définitive du musée César Filhol en 2019 et après le statut quo lié au COVID, les Amis de Veyrines, ont lancé en février 2022 en accord la municipalité de Saint-Symphorien-de-Mahun, une démarche de restitution de la statut du Christ à Veyrines. Dans les mois qui ont suivi, la municipalité d’Annonay a donné son accord de principe pour le retour de la statue dans sa commune d’origine.
En février 2023, Juliette Gaultier Directrice des archives départementales et Conservatrice des Antiquités Objets d’Art, ainsi qu’Aude Poinsot, Conservatrice Déléguée des Antiquités Objets d’Art se sont rendues dans le musée d’Annonay ainsi que dans l’église de Veyrines pour étudier les modalités techniques de rapatriement et d’installations de la statue du Christ à Veyrines.

Le rapport des conservatrices
Sans entrer dans les détails du rapport qui est très technique, il est nécessaire de rappeler qu’il présente notamment l’état sanitaire de la statue, les modalités d’emballage et de transport ainsi que les modalités d’accrochage.

L’état sanitaire de la statue
Longtemps accrochée au mur par des chaînes fixée dans sa partie dorsale, la statue d’un poids d’environ 60 kilos est désormais posée au sol dans une salle du premier étage du musée César Filhol.
La statue présente des zones de fragilité (fissures du bois au niveau de la cuisse gauche et derrière la cuisse droite, certaines d’ente elles ayant été comblées avec de la résine).
La statue présente également des éléments d’assemblage instables au niveau du pagne du Christ, ce qui nécessite une vigilance particulière lors de l’accrochage de la statue.

Le transfert de la statue
Le déplacement de la statue nécessite des précautions particulières en raison :
– de son état sanitaire et de ses fragilités
– de sa localisation actuelle (salle de musée avec une porte d’entrée très étroite)
– des risques de choc thermique et hygrométrique entre le musée d’Annonay et l’église de Veyrines.
Les conservatrices ont donc recommandé d’utiliser pour le transfert une caisse sur mesure avec emballage dans un matériau non-tissé doublé de plastique bulle, plus un calage en mousse polyuréthane et un sanglage de la caisse dans le véhicule de transport. Ces opérations doivent être faites avec des conditions particulières de manipulation de la statue en veillant à ménager ses zones de fragilité.

Le raccrochage de la statue à Veyrines
Afin de préparer l’installation de la statue dans l’église de Veyrines le conservateur Clément Delhomme aura au préalable effectuée des mesures d’humidité et d’hygrométrie dans la salle du musée d’Annonay et la nef de l’église afin de vérifier l’importance des écarts de mesures. En cas de différences de mesure importantes, la statue du Christ devra rester plusieurs jours en caisse afin de prévenir des risques de fragilisation.
En collaboration avec l’artisan ferronnier Clément Ferrari, le conservateur travaillera sur le système d’accrochage de la statue. Etant donné sa fragilité l’accrochage recommandé devra notamment comporter un socle sur lequel reposera la statue afin de limiter le pression exercée sur l’oeuvre par le système d’accrochage à chaîne inséré dans le dos. La statue sera positionnée entre deux baies afin de lui apporter un minimum d’éclairage tout en la mettant hors de portée du public.