Histoire locale : faits et méfaits à Lalouvesc sous le 1er Empire

Extrait du livre de raison de Jacques Mouly (1788 – 1856) propriétaire à Champavère (Saint-Symphorien-de-Mahun), à propos de certains faits et méfaits s’étant déroulés dans le village voisin de Lalouvesc entre 1810 et 1824.

Contexte historique :
Jacques Mouly s’étend largement dans son livre de raison sur des faits divers marquants ayant eu lieu dans la commune voisine de Lalouvesc durant le premier quart du XXème siècle. Ces écrits comportent notamment des préjugés sanfourio (des habitants de Saint-Symphorien-de-Mahun) à l’égard de leurs voisins louvetous (habitants de Lalouvesc).

Gravure ancienne (avant 1850) du village de Lalouvesc – © Commune de Lalouvesc

« Les habitants du bourg de La Louvesc qui ne sont pas scrupuleux, mais fort libres, se permettent d’y faire paître journellement leurs bestiaux, tels que vaches, brebis et chèvres, causant un préjudice considérable, attendu que les bestiaux s’attachent à brouter la pointe des jeunes sapins naissants ; Les gardiens des troupeaux, qui sont pour l’ordinaire des jeunes polissons sans mœurs et sans religion, coupent les petits arbres appelés bouleaux, écorcent les jeunes sapins et pins ; Non seulement les enfants, mais les grandes personnes se permettent de telles sortes de contraventions avec le front le plus audacieux. Souvent ils s’y prennent à coups de pierres les uns les autres.

Une femme vint se plaindre dernièrement, au mois de Septembre 1824, que certains individus de son village de La Louvesc, l’avaient accompagnée, après l’avoir sortie du bois, jusqu’à l’entrée du village en lui jetant des pierres sur elle et sur ces bestiaux. En 1814, il y eu aussi une dispute ; Un maçon y avait ébattu quelques pierres de bâtisse, sans permission ; Un habitant de La Louvesc, son voisin se permis de les lui enlever ; Le maçon eu l’audace de faire citer ce voisin devant le juge de paix en payement de cette bagatelle. Celui qui avait prie les pierres fut condamné devant ce tribunal. Ne peut-on pas comparer les habitants du bourg de La Louvesc à ces Anglais ou Gascons de nation appelés routiers, qui désolèrent la France environ l’an 1361 ; Ils pillèrent la France et notamment le Languedoc.

Ces briguants se faisaient la guerre entre eux. Louis Collange, garde champêtre, qui entra en fonction en 1810, fut souvent menacé au commencement de son exercice : On se flattait d’incendier la maison où il habitait et de l’y brûler vif. Les propriétés d’un principal habitant de la commune de La Louvesc, furent endommagées ; Les arbres d’une pépinière furent fracassés en une nuit. Le garde champêtre fit comparaître devant le juge de paix ceux que l’on soupçonnait ; On les rendit solidairement responsables de toute insulte qui pourrait arriver au garde ; et dès lors le public se soumis aux lois et règlements de police. La municipalité a été souvent obligée d’en exposer quelques uns sur la place publique pour vol ; On leur attachait les objets volés sur le dos ; Cette exposition se faisait ordinairement les jours de dimanche ou de foire.
Depuis 1819, jusque en 1824, il n’y a point eu de garde champêtre à La Louvesc ; Les habitants de ce bourg se livrent aux contraventions forestières avec plus de liberté que jamais, et notamment au bois de Chaye. La brigade de gendarmerie qu’on y a stationné au mois de janvier 1824, y fera respecter la loi sur la police. »


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