Extrait du livre de raison de Jacques Mouly (1788 – 1856) propriétaire à Champavère (Saint-Symphorien-de-Mahun), sur le choix en 1790 du chef-lieu de canton du Val d’Ay lors de réunions dans l’église de Satillieu.

Eglise Saint-Priest de Satillieu – © Mairie de Satillieu

« On a lieu de croire que ce fut aussi dans le courant de cette même année qu’on tient une assemblée générale à Satillieu, où tous les habitants du canton devaient assister à l’effet de nommer le juge de paix en remplacement de Mr Tavernier juge du marquisat de Satillieu dont les droits venaient d’être annulés. L’assemblée se réunit dans l’église de Satillieu .M. Chabert, Maire de cette dernière commune, comme président de l’assemblée, monta en la chaire d’où il exposa que Satillieu devait être le chef lieu de canton ; Mr Romain, cadet et avocat, devait aussi être nommé juge de paix. Les communes de Satillieu, St Symphorien, La Louvesc, St Pierre et peut-être quelques autres, furent unanimement d’avis, d’après un tour de scrutin, que le chef lieu serait à Satillieu et nommèrent M. Romain juge de paix. Les habitants de Quintenas et des communes voisines, supérieures en nombre, demandèrent la parole ; L’un d’eux monta en la chaire, démontra que le chef lieu devait être à Quintenas, qui était plus ancien que Satillieu, qu’anciennement les foires se tenaient à Quintenas ; mais qu’elles furent dans la suite vendues à Satillieu, etc. Attendu qu’ils avaient cavalés avec leurs communes voisines, ils eurent la majorité des voix. Le président leva la séance et la renvoya à la huitaine. Les anciens de nos jours, qui ont assistés à cette séance, présument que les femmes de Quintenas et autres communes voisines s’étaient habillées en hommes pour donner leurs voix ; Car le nombre était très grand. Les habitants de Satillieu, St Symphorien, La Louvesc et St Pierre se réunirent à leur tour, dans l’église de Satillieu, en aussi grand nombre qu’ils eurent le dessus sur les Quintenas par la majorité des voix. Le chef lieu de canton fut fixé pour toujours à Satillieu et M. Romain, avocat, fut nommé juge de paix. »