Interview du trio Zibrunes avant son concert à Veyrines

Avant leur concert lors de la Fête de la musique à Veyrines, les trois chanteuses du trio annonéen Zibrunes ont accepté de nous donner une interview. Pour accompagner cette entrevue, nous proposons un reportage photographique réalisé durant le concert du 21 juin.

© Zibrunes

Votre répertoire vocal est basé sur des chants du monde, d’où vient ce choix ?Notre répertoire est basé sur les chants traditionnels et populaires de diverses régions du monde, dont la France. Nous n’oublions pas, par exemple, Santiano qui plait beaucoup !
Nous choisissons les chansons par affinité, on aime déjà les écouter avant de les jouer. Puis, on approfondit en étudiant son sens (traducteurs, internet…) et enfin, est-ce qu’on peut l’adapter à notre trio ! Lorsque toutes ces étapes sont passées, la chanson est sélectionnée et on travaille dessus, (mélodie, interprétation, partage des « rôles »…).
Nous sommes des globetrotteuses culturelles à vrai dire. Alors à défaut de faire le tour du monde, on voyage en chansons.

Définissez-vous toujours votre musique comme un voyage que vous partagez avec votre public ?
Effectivement, on voyage et on invite le public à nous suivre ! c’est en tout cas, ce qui anime notre set actuel : l’exploration du monde et des peuples, les couleurs musicales, les rythmes, les langues…

Comment choisissez-vous  les chants que vous reprenez ? En fonction des paroles, de la musicalité ou d’un autre ensemble de critères ?
C’est un peu la même réponse que tout à l’heure : par affinité. Nous nous laissons guider par les sensibilités et curiosités de chacune. L’une propose un ou des morceaux aux deux autres.
Une première écoute : si ça vibre, alors c’est quasiment choisi ! C’est donc complètement subjectif au départ. Puis les paroles et leur sens viennent fortement appuyer la proposition.
On essaye aussi de ne pas choisir toujours la même provenance. On veut ratisser large ! Les sujets de la nature et la féminité sont bien présents dans notre set actuel.

Combien de chansons sont présentes dans votre répertoire et dans quelles langues ?
Nous tournons actuellement avec une dizaine de chansons. Ca passe par le Biélorusse, le Lakota, le français, le créole, le portugais, le turc, l’anglais, le yoruba (langue parlée par les anciens de Cuba, mais surtout le Nigeria et la côte ouest de l’Afrique). C’est tout pour l’instant !

Comment apprenez vous les paroles de chants issus de langues inconnues ?
C’est vrai que ce n’est pas toujours évident ! Quelques fois, ce n’est pas le même alphabet. Mais internet est d’une grande aide pour connaitre le sens et effectuer la translitération. Le travail sur le la signification nous aide parfois à nous approprier la chanson et à lui donner une interprétation (nous avons deux prières par exemple).
Ensuite, c’est comme apprendre des notes : nous retenons la musicalité des phrases, leurs rythmes, leur vitesse… C’est un peu comme apprendre une chorégraphie : le souffle, les sons, les formes de notre bouche qui se succèdent… Alors, grâce à la répétition, on finit par intégrer les chants. Et on en sort plus riches. On découvre par cette voix (si j’ose ce clin d’œil), d’autres cultures, d’autres sonorités.
Pour le moment, on n’a pas encore croisé de biélorusses en plus !

Utilisez vous des percussions pour vous accompagner pour toutes les chansons ?
Oui, nous nous accompagnons d’ailleurs exclusivement de percussions. Nous utilisons des percussions acoustiques traditionnelles, notamment des graines africaines, daff, tambours à main, tambourins, tom, œufs type maracas, grelots… Mais aussi nos mains, nos pieds, nos doigts, nos cuisses… et… la bouche ! Eulalie fait du BeatBox qu’elle enregistre en live sur un looper.
Nous sommes donc à voix et à perçus. (Même nos kazoos sont un outil vocal !)

La musique électronique est-elle uniquement destinée à donner une touche de modernité à certains chants traditionnels ?
L’électro est apportée par le looper et les boucles instrumentales créées en direct sur scène. Elles sont toutes réalisées à la voix, agrémentées de quelques effets.
Cette mise en scène musicale apporte spontanéité, technique et modernité pendant nos concerts.
C’est un aspect que nous allons de plus en plus utiliser par la suite. En effet, le looper nous offre un plus large éventail de possibilités, de jeu et de choix musicaux. L’électronique vient compléter l’aspect traditionnel et permettra bientôt un mariage bien dosé entre notre héritage humain/culturel et le présent.

Vous avez récemment ajouté des chansons plus modernes à votre répertoire, quelles sont-elles (thèmes, langues) ?
C’est pas récent, elles composent un quart de notre répertoire pour l’instant.
En français, nous avons adapté un morceaux de LEJ qui nous parle beaucoup (l’amitié) et qui est très rythmé, une chanson de Camille métaphorique et moderne que nous avons cette fois ci « traditionnalisé » en la transformant en une danse bretonne.
Nous avons aussi un chant en anglais créé par le groupe Artémisia, chantées par des femmes pour les femmes.
Les époques ne sont pas vraiment une contrainte pour nous, au contraire : on s’amuse avec !
D’autres surprises sont bien-sûr en préparations, et dans d’autres langues…

Dans une interview du 10 décembre 2023 dans le Réveil du Vivarais, vous faites état de projet de composition et d’écriture. Qu’en est-il ?
C’est en gestation, les idées fusent et ne manquent pas. C’est un travail qui nous tient à cœur et qui demande du temps. Malgré nos vies respectives bien chargées, nous continuons d’avancer. D’ailleurs, cet été, nous aurons notamment notre résidence artistique.
Nous allons travailler des nouveautés, mais aussi l’aspect scénique que nous allons développer dans nos prochaines représentations.

Enfin question rituelle des Amis de Veyrines : connaissez vous l’église de Veyrines et son hameau ?
Deux d’entre nous connaissent le hameau. Mais nous n’avons pas encore eu l’occasion d’entrer dans l’église.
Nous sommes ravies de jouer dans ce lieu et nous avons hâte de tester son acoustique. Ce sera un première de nous produire dans une église.

Zibrunes
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