La peste de 1720 en Haut-Vivarais… par Jacques Mouly

Extrait du livre de raison de Jacques Mouly (1788 – 1856) propriétaire à Champavère (Saint-Symphorien-de-Mahun), sur la peur de la propagation de la peste en 1720 dans le Haut-Vivarais (Annonay, Satillieu…) ainsi que sur les mesures prises pour en préserver la population.

« Le 6 Août de la même année 1720, on reçu à Annonay un avis qu’on faisait garder les portes de Vienne, Valence, Lyon et autre lieux, pour empêcher la communication des étrangers qui auraient pus introduire la peste que l’on disait régner à Marseille. Annonay pris les mêmes mesures ; cependant cette dernière ville fut épargnée de ce terrible fléau, malgré qu’il se propageait tous les jours dans les provinces voisines. L’on fit une procession à La Louvesc. La contagion se répandit dans les Cévennes et le Gevaudan. Le 17 Novembre on fusilla un homme de Boullieu pour être convaincu d’être venu du Gevaudan contre les défenses qu’on avait faite.

Les anciens nous apprennent par la tradition qu’un homme de la paroisse de Saint Symphorien, qui était allé faire la moisson dans le Gévaudan, se rendit malgré les défenses, il n’osa pourtant pas paraître en public ; Il se cacha quelques temps dans les bois ou rochers des combes du Nant, où il s’introduit pendant la nuit ; On dit que sa femme lui portait des vivres en cachette. On dit aussi qu’à Faugères, il y mourut neuf grandes personnes de cette contagion ; elle régnait aussi à Satillieu : Une parente de Maître Columby qui était venue le voir en fut victime. On prétend que cette contagion ne se répandit pas dans la paroisse de St Symphorien.

Nous avons encore un passeport ou certificat de Pierre Mouly, à lui délivré le 19 Mai 1722, par M. de Sauzeat, prieur et curé de St Symphorien, relevant les consuls ignares, lequel atteste que le dit Pierre Mouly était en bonne santé n’ayant aucun soupçon de peste, à l’effet de se rendre à Annonay. Ce certificat nous confirme encore ce que les annales d’Annonay nous disent de la contagion. »


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