Au gui, l’an neuf !

Les Amis de Veyrines présentent à tous leurs adhérents, leurs sympathisants et leur lecteurs une très belle et très heureuse année patrimoniale 2024 !

Mais revenons au titre de cette actualité, à quoi correspond la formule « Au gui l’an neuf » ?

Si l’on en croît de nombreux articles de toutes origines remontant aux racines de cette expression, l’on retrouve la tradition celtique de la récolte de branches de gui dans les chênes par les druides lors du solstice d’hiver au cri de la foule assemblée : « O ghel an heu ! » (« Que le blé se lève ! »). Resté vivace au creux de l’hiver alors que tout le reste de la nature en dormance, le gui symbolise le futur réveil de la végétation au moment ou le jour vainc la nuit (allongement des journées).
Cette plante sacrée était utilisée sous forme de feuilles de gui réduite en poudre, à la fois en médecine (lutte contre l’infertilité et les maladies liées à la poitrine), ainsi que pour lutter contre les mauvais esprits et les maléfices (poudre en sachet porté au cou).

La branche de gui au Ier siècle de notre ère pouvait être accrochée lors du solstice d’hiver au seuil des foyers pour fêter la nouvelle année au cri de « O ghel an heu ! ». Les embrassades des invités à leur entrée dans la maison ou des personnes passant devant celle-ci ont pu exister, mais nous n’avons pas de certitudes.

Au gui l'an neuf! - Université Populaire du Vivarais

©Université Populaire du Vivarais

Avec la christianisation des sociétés d’ascendance celtique l’expression verra son sens évoluer pour devenir « Au gui, l’an neuf ! ».
Elle perdurera dans certaines régions jusqu’aux XVème et XVIème siècles malgré :
– Les tentatives de l’église catholique pour imposer le houx rappelant les épines de la couronne du Christ au gui trop païen.
– Les différents changements de date officiel du début de l’année entre 352 et 1582 après Jésus-Christ (réforme grégorienne) qui ont beaucoup varié : 25 décembre, 1er janvier, 1er mars… y compris d’une région à l’autre. Ce n’est en 1582 qu’est fixé de façon définitive, dans le cadre du calendrier grégorien, la date du 1er janvier comme début de l’année.

Ce n’est qu’au début du XVIIIème siècle en Angleterre (vers 1720-1740) que l’on retrouve les premières traces d’une tradition d’embrassades sous une branche de gui, sur le seuil ou à l’intérieur de la maison.

Noël austenien (6/7) : le Nouvel An | La vie au XIXe siècle

© Lise Antunes Simoes

Alors à tous : « Au gui, l’an neuf ! »


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